dimanche, octobre 17, 2010

Aibo, Qrio, de Sony, expérimentations cliniques...

A l'occasion d'articles sur la vente de 30 robots Nao à l'université de Tokyo (bravo au passage à Aldebaran Robotics), une précision s'impose sur l'Aibo de Sony dont il est souvent fait référence. Il n'a jamais été conçu comme un futur produit (pas plus que le QRio, d'ailleurs), mais comme l'instrument d'une méthodologie visant, comme lors d'une expérimentation clinique, à faire naître la pensée, en évitant les biais des études et focus groups. Il a été fabriqué en quantités limitées, vendu à prix coutant, et bien que certaines de ses caractéristiques soient dépassées, il est aujourd'hui le seul robot autonome, apprenant et communicant que l'on peut laisser entre toutes les mains.
Les objectifs et indicateurs initiaux du projet, pas plus que les résultats, n'ont été communiqués, mais nous savons depuis que cette approche, principalement orientée vers la mesure des interactions de l'humain avec des machines, a permis de vérifier:
- Que nous accepterions de caresser un objet pour communiquer avec lui.
- Que nous laisserions entrer dans notre quotidien des éléments d'intelligence ambiante.
- Que les utilisateurs sont prêts pour une interaction cognitive avec son ordinateur ou tout autre appareil électronique.
Sony avait annoncé que certains de ces travaux se retrouveraient dans des dispositifs d'électronique grand public. C'est le cas aujourd'hui avec la technologie "smile-shutter" pour appareil photo mécanisé qui repère une foule et déclenche la prise de vue en fonction de l'ambiance (l'Aibo fait cela aussi, voir son reportage lors des journées du patrimoine à la BnF, ou encore de la caméra HD qui, tout en filmant, prend des photos des personnes qui sourient. Un téléviseur intelligent devrait voir le jour, apprenant les habitudes des téléspectateurs (chaines, niveaux sonores, etc...) et capable de se déplacer vers eux au bon moment, et bien d'autres produits et logiciels encore. Quant au projet QRio, il faisait partie d'un dispositif (expérimental?) de communication institutionnelle de la marque, et ne pouvait difficilement continuer au vu de son coût et des ressources nécessaires à maîtriser pour ses apparitions publiques ses nombreux degrés de liberté (28 plus 5 doigts à chaque main).
Tous ces sujets seront abordés lors des 3e Rencontres Tebaldo à Osaka, les 25 et 26 novembre prochains.